Moscou, De véritables hungweipings
(gardes rouges) ont fait leur apparition en Géorgie. Un groupe
d'étudiants enragés a fait irruption dans le bureau du Parti républicain
(parti d'opposition). Les étudiants ont qualifié les républicains
d'"ennemis du peuple" et d'"agents de la Russie". Ils ont failli en
passer aux mains.
Le lendemain, les jeunes gens qui se sont
présentés comme des "représentants des conseils des étudiants" et des "patriotes"
ont menacé d'organiser des actions massives de protestation, au cours
desquelles les républicains seraient "frappés d'obstruction".
L'altercation entre les étudiants et les leaders du parti a été examinée
durant près d'une heure au parlement géorgien.
Le scandale a éclaté après l'émission
analytique Postscriptum de la chaîne de télévision Roustavi-2 sur le
sort de trois étudiants géorgiens arrêtés en Abkhazie le 1er mars, au
cours des élections législatives dans la république autonome rebelle. Au
cours de l'enquête, les étudiants ont déclaré qu'ils devaient revenir
sur le territoire contrôlé par les autorités de Tbilissi et se faire
passer pour des habitants de l'Abkhazie "refusant de participer aux
élections organisées par les séparatistes". A Soukhoum, ils risquent 7
ans de prison.
L'expert politique Paata Zakareïchvili,
invité à participer à l'émission Postscriptum, a supposé que les actions
du 1er mars avaient été dirigées par le ministère de l'Intérieur de
Géorgie, notamment, par le département de la sécurité constitutionnelle
(contre-espionnage).
- Le scénario a été préparé d'avance. Mais
personne n'a pensé à ce qui pouvait arriver à ces enfants, a déclaré
Paata Zakareïchvili. Les actions devaient prouver que les Abkhazes ne
contrôlaient pas le district de Gali. A mon avis, l'effet est inverse.
La déclaration de Paata Zakareïchvili a
fait grand tapage. Les militants des organisations des étudiants de
presque toutes les grandes villes de Géorgie ont exigé qu'il s'excuse
"pour avoir offensé les patriotes". Mais les représentants du parti au
pouvoir sont allés plus loin. Flétrissant la "position honteuse" de
Paata Zakareïchvili, ils ont accusé l'homme politique de "collusion avec
les séparatistes", ou peu s'en faut.
Le parlementaire Nodar Grigalachvili,
compagnon de Mikhaïl Saakachvili, a ajouté sa dose de calomnie contre
les républicains. Il a cité leurs propositions sur la façon de régler le
conflit abkhazo-géorgien, selon lesquelles l'Abkhazie doit s'unir à la
Géorgie en qualité d'"Etat souverain" et de "partenaire souverain et
égal en droits". Pour les autorités actuelles de Tbilissi, ces idées
sont assimilées à de la haute trahison.
L'opposition accuse le parti au pouvoir
d'avoir organisé une "succession de provocations". "Il s'avère que des
komsomols agissent parallèlement aux "escadrons de la mort". A noter
qu'ils emploient des méthodes typiques pour eux", s'indigne le
parlementaire Ivliané Khaïndrava.
Les "komsomols" de Mikhaïl Saakachvili
s'étaient déjà manifestés, par exemple, en organisant des actions de
protestation "spontanées" devant l'ambassade de Russie à Tbilissi, ou
des marches aux flambeaux en scandant des mots d'ordre patriotiques.
Cet article est tiré de la presse et n'a
rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.
26.04.2007 RIA Novosti
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