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-------------------- D'Informations d'Abkhazie --------------------


 
 La Géorgie est incapable d'exercer un impact sur l'économie abkhaze (secrétaire du Conseil de sécurité abkhaz)

 

Soukhoum, La Géorgie a épuisé toutes les possibilités d'exercer un impact sur l'économie de l'Abkhazie, a estimé dans un entretien avec les journalistes mardi le secrétaire du Conseil de sécurité de la république d'Abkhazie, Stanislav Lakoba.

 

"A partir de 2004, la Géorgie engage toutes ses ressources diplomatiques pour empêcher le développement économique de l'Abkhazie. Mais ce procédé a fait long feu. La communauté internationale privilégie le développement économique en réglant des conflits. Voilà pourquoi les arguments géorgiens ne sont pas convaincants pour elle", a expliqué le responsable abkhaz.

 

Le temps a montré que les tentatives de Tbilissi de s'opposer au développement de l'Abkhazie n'ont pas d'avenir, a-t-il ajouté.

 

31.07.2007  RIA Novosti

 

 Chantier de Sotchi 2014: aucune demande russe parvenue à l'Abkhazie pour l'instant (Soukhoum)

 

Soukhoum, Pour l'instant, la Russie n'a pas officiellement proposé d'installer en Abkhazie des unités de production visant à assurer la construction d'ouvrages pour les Jeux olympiques d'hiver 2014 à Sotchi, a déclaré Alexandre Stranitchkine, vice-premier ministre de la République d'Abkhazie.

 

Le quotidien Nezavissimaïa gazeta a fait savoir jeudi que la Russie avait l'intention d'installer sur le territoire de l'Abkhazie d'importantes unités du complexe de construction appelé à assurer la création de l'infrastructure olympique. Il est prévu d'y investir des centaines de millions de dollars.

 

"Si ces propositions arrivent, nous sommes prêts à les étudier", a indiqué vendredi M. Stranitchkine aux journalistes.

 

Le vice-premier ministre a rappelé qu'avant la désignation de Sotchi comme ville organisatrice des Jeux olympiques d'hiver, la Russie avait proposé de rétablir une briqueterie dans le district de Goudaouta, ainsi que la production de gravillon provenant des rivières qui coulent dans les montagnes.

 

27.07.2007  RIA Novosti

 

 Le conflit abkhazo-géorgien au menu d'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU

 

New York,  Le Conseil de sécurité de l'ONU examinera jeudi la situation dans la zone du conflit abkhazo-géorgien, selon des sources officielles.

 

Dans son dernier rapport sur cette question, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a regretté que la Géorgie et l'Abkhazie n'aient pas repris le dialogue ni réussi à stabiliser la situation dans la zone du conflit. En l'absence d'un dialogue direct entre Tbilissi et Soukhoum, la méfiance et la suspicion persistent et la situation risque de s'aggraver, a fait remarquer M. Ban Ki-moon.

 

Le secrétaire général a également exhorté la Géorgie à déplacer le camp de "jeunes patriotes" déployé près de la frontière avec l'Abkhazie, "afin de réduire les risques d'incident".

 

Un camp de "jeunes patriotes" a été déployé dans le village de Gunmukhuri fin mai 2007 pour mettre en oeuvre des "activités culturelles patriotiques", selon les autorités géorgiennes. Parmi les personnalités qui l'ont visité depuis son ouverture, on trouve la présidente du parlement géorgien Nino Bourdjanadze et l'épouse du président géorgien Mikhaïl Saakachvili.

 

La résolution 1752, adoptée à l'unanimité par le Conseil de sécurité de l'ONU en avril dernier, exhortait les deux parties au conflit à reprendre le dialogue, à respecter les ententes intervenues concernant le cessez-le-feu et le non-recours à la force et à achever sans tarder la mise au point d'un paquet de documents sur le non-recours à la force et le retour des réfugiés et des personnes déplacées.

 

L'Abkhazie et la Géorgie ont cependant des interprétations différentes du document, a noté M. Ban Ki-moon.

 

Le conflit en Abkhazie a commencé en 1992. Soukhoum ne reconnaît pas la souveraineté de Tbilissi sur son territoire et applique une politique visant à accéder à une indépendance reconnue par la communauté internationale.

 

Un conflit semblable oppose la Géorgie à l'Ossétie du Sud.

 

26.07.2007  RIA Novosti

 

 Sotchi-2014: pont d'or pour l'Abkhazie, nouveau pavé dans la mare Moscou-Tbilissi (Nezavissimaïa gazeta)

 

Moscou, Le choix de Sotchi pour organiser les Jeux olympiques d'hiver 2014 a ouvert de bonnes perspectives pour l'Abkhazie voisine. Le vice-premier ministre russe Alexandre Joukov a déclaré que l'Abkhazie serait l'un des fournisseurs de matériaux de construction pour Sotchi.

 

De nouvelles entreprises de production de ciment et de briques, ainsi que d'extraction de graviers seront construites en Abkhazie en vue de satisfaire les besoins des chantiers de construction des ouvrages olympiques, a fait savoir au quotidien Nezavissimaïa gazeta le ministre abkhaz des Affaires étrangères, Sergueï Chamba.

 

Le triomphe de l'Abkhazie pourrait coûter cher à la Russie, dans la mesure où il complique ses rapports, déjà complexes, avec la Géorgie et peut poser de nouveaux problèmes dans le cadre du processus d'adhésion de la Russie à l'OMC.

 

Nino Kadjaïa, directrice du département de l'information et de la presse du ministère géorgien des Affaires étrangères, a déclaré au quotidien que, pour l'instant, la diplomatie géorgienne se refusait à commenter la déclaration du vice-premier ministre russe sur les investissements dans le secteur de la construction en Abkhazie. Konstantin Gabachvili, président du comité des relations extérieures du parlement géorgien, a exprimé son avis sur cette situation dans un commentaire publié par le quotidien Nezavissimaïa gazeta: "J'inviterais nos collègues russes à ne pas utiliser la préparation des Jeux olympiques de Sotchi comme prétexte pour compliquer les rapports russo-géorgiens. Il faut effectuer tout cela en accord avec le gouvernement de la Géorgie, dont l'intégrité territoriale est officiellement reconnue par la Russie. Des investissements en Abkhazie sans l'accord des dirigeants géorgiens constitueraient une raison politique d'approfondissement du conflit, et nuiraient aux rapports russo-géorgiens".

 

Selon Paata Davitaïa, leader du mouvement politique "Nous-mêmes", "la décision du gouvernement russe d'investir dans la construction d'une cimenterie sur le territoire de l'Abkhazie est une violation grossière d'une série d'accords internationaux". Il s'est référé, ente autres, à un accord des chefs d'Etat de la CEI (Communauté des Etats indépendants) qui mentionne les sanctions économiques contre l'Abkhazie. "Une autre question se pose: quel service fiscal vérifiera la dépense de ces sommes immenses? Le service abkhaze qui est, en fait, illégal? Le service russe? Mais cela n'entre pas dans sa juridiction. Ou le service géorgien qui ne contrôle pas la situation sur le territoire de l'Abkhazie séparatiste?", a-t-il expliqué.

 

"Nous fournissons une nouvelle raison à Tbilissi de soulever la question de l'adhésion de la Russie à l'OMC", a déclaré au quotidien Alexeï Malachenko, expert du Centre Carnegie de Moscou.

 

Cet article est tiré de la presse et n'a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

 

26.07.2007  RIA Novosti

 

 Conflit abkhazo-géorgien: pas de reprise de dialogue (Ban Ki-moon)

 

New York, La Géorgie et l'Abkhazie n'ont pas repris le dialogue et n'ont pas rendu plus stable la situation dans la zone du conflit abkhazo-géorgien, conclut le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, dans son dernier rapport.

 

Le dialogue n'a pas repris, l'Abkhazie continuant de poser comme préalable le retrait des unités militaires géorgiennes et du gouvernement autoproclamé de l'Abkhazie de la partie haute des gorges de la Kodor, ce qui a été catégoriquement rejeté par Tbilissi.

 

En l'absence d'un dialogue direct entre Tbilissi et Soukhoum, la méfiance et la suspicion persistent et la situation risque de s'aggraver.

 

Le Secrétaire général a exhorté les deux parties à se tenir à distance l'une de l'autre. "Une séparation des forces opposées est la garantie première et souvent la plus efficace de préservation de la paix", lit-on dans le document.

 

L'adoption par le Conseil de sécurité de l'ONU de la résolution 1752 en avril dernier n'a pas contribué au renforcement de la paix dans la zone du conflit, la Géorgie et l'Abkhazie ayant des interprétations différentes du document, a noté Ban Ki-moon.

 

La résolution, adoptée à l'unanimité, exhortait les deux parties au conflit à reprendre le dialogue, à respecter les ententes intervenues concernant le cessez-le-feu et le non-recours à la force et à achever sans tarder la mise au point d'un paquet de documents sur le non-recours à la force et le retour des réfugiés et des personnes déplacées.

 

24.07.2007   RIA Novosti

 

 ONU: Tbilissi exhorté à déplacer le camp de "jeunes patriotes" de la frontière avec l'Abkhazie

 

New York, Dans son dernier rapport, le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a appelé la Géorgie à déplacer le camp de "jeunes patriotes" déployé près de la frontière avec l'Abkhazie.

 

Pour réduire les risques d'incident, l'Organisation des Nations Unies s'associe au Groupe des Amis pour exhorter le gouvernement géorgien à transporter le camp de jeunes patriotes loin de la zone de sécurité, lit-on dans le rapport sur la situation en Abkhazie.

 

Le camp de "jeunes patriotes" a été déployé dans le village de Gunmukhuri fin mai 2007 pour mettre en oeuvre des "activités culturelles patriotiques", selon les autorités géorgiennes. Parmi les personnalités qui l'ont visité depuis son ouverture, on trouve la présidente du parlement géorgien Nino Bourdjanadze et l'épouse du président géorgien, Mikhaïl Saakachvili.

 

"Les activités culturelles sur lesquelles ce camp de jeunes devrait être axé [...] devraient veiller ? éviter tout malentendu, erreur d'appréciation et possibilité de violence ultérieure", écrit le Secrétaire général dans son rapport.

 

Le document évoque notamment la situation? proximité du camp de Gunmukhuri, qui "est restée calme depuis son ouverture"; "toutefois la Mission d'observation des Nations Unies en Géorgie (MONUG) a observé une recrudescence d'activités et de gesticulations de part et d'autre de la ligne de cessez-le-feu ? proximité du camp".

 

24.07.2007   RIA Novosti

 

 Abkhazie: le premier ministre légèrement blessé lors d'un attentat (officiel)
 

Soukhoum, Le premier ministre abkhaze, Alexandre Ankuab, a été légèrement blessé lors d'un attentat lundi à Goudaouta, a indiqué aux journalistes le ministre de l'Intérieur de la république d'Abkhazie.

 

Le 4x4 du chef du gouvernement abkhaze a été attaqué à l'arme automatique par des inconnus. Le premier ministre a été hospitalisé. Une enquête a été ouverte.

 

Il s'agit du quatrième attentat perpétré contre Alexandre Ankuab, placé à la tête du gouvernement abkhaze le 14 février 2005. Deux semaines après sa nomination, sa voiture avait été attaquée à proximité de Soukhoum (capitale de l'Abkhazie). Le

premier ministre n'avait pas été touché.

 

Un autre attentat avait eu lieu le 1er avril 2005.

 

09.07.2007  RIA-Novosti

 

 Les JO d'hiver 2014 de Sotchi contribueront à la stabilisation du Caucase du Sud (experts russes)

 

Moscou, Les Jeux Olympiques d'hiver 2014 à Sotchi auront un impact favorable sur le règlement abkhazo-géorgien et pourraient contribuer à la stabilisation du Caucase du Sud, a estimé jeudi dans une interview à RIA Novosti l'expert russe Sergueï Markedonov.

 

Sergueï Markedonov est directeur du département des relations interethniques à l'Institut d'analyse politique et militaire (Russie).

 

"La victoire de Sotchi peut être considérée comme un point positif pour les relations abkhazo-géorgiennes. On ne doit pas oublier que Sotchi et l'Abkhazie forment pratiquement une seule zone balnéaire. Les touristes sont moins pour l'Abkhazie un facteur de business touristique que de sécurité nationale. En effet, tant qu'il y aura des touristes en Abkhazie, la Géorgie ne s'y hasardera pas, car vu la possible présence d'étrangers, une telle action de la Géorgie pourrait compromettre son image de marque. Aussi, la tenue des JO d'hiver 2014 à Sotchi aura-t-elle incontestablement un effet dissuasif sur la Géorgie et l'incitera à réfléchir avant de commettre un acte agressif contre l'Abkhazie", a fait remarquer Sergueï Markedonov.

 

Qui plus est, a poursuivi l'expert, la communauté internationale n'a aucun intérêt à déstabiliser la situation dans cette partie du monde.

 

"Le très puissant lobby sportif n'a aucun intérêt à ce que l'argent soit gaspillé pour rien, car le contrat d'organisation des Jeux Olympiques d'hiver a été signé avec la ville de Sotchi, et le différend entre la Géorgie avec la Russie n'a aucune commune mesure avec un litige qui opposerait la Géorgie à l'ensemble de la communauté internationale", a-t-il relevé.

 

Selon Sergueï Markedonov, beaucoup dépendra à présent de la capacité de la diplomatie russe de faire comprendre à la communauté internationale que le retour massif des réfugiés géorgiens en Abkhazie que la Géorgie réclame aujourd'hui avec beaucoup d'insistance n'aboutirait qu'à une nouvelle guerre abkhazo-géorgienne.

 

"Il faut expliquer que l'Abkhazie n'est pas le Kosovo où le retour des Serbes est celui d'une minorité ethnique qui ne modifie pas l'équilibre démographique général. Avant le conflit, les Géorgiens constituaient la majorité ethnique en Abkhazie. En cas de retour de ces derniers en Abkhazie, un nouveau partage des biens ne serait pas à exclure, ce qui risquerait de raviver les flammes de la guerre", a poursuivi l'expert.

 

A l'heure actuelle, a supposé Sergueï Markedonov, la Russie et les autres parties intéressées pourraient utiliser les JO comme une étape dans la progression vers la paix en Abkhazie.

 

"Toute une conception du règlement abkhazo-géorgien y est possible. Si, par exemple, la question du statut de l'Abkhazie cesse d'être au centre des négociations, l'organisation des JO permettra de développer l'infrastructure de la région. Si l'on fait preuve de créativité dans cette question, les JO pourraient faciliter, entre autres, le rétablissement de la communication ferroviaire entre la Fédération de Russie et la Géorgie via l'Abkhazie, ce que stipulent d'ailleurs les Accords de Sotchi de 2003. Somme toute, les problèmes du statut sont secondaires. Si la vie des gens revient à la normale, les problèmes du statut pourront être réglés, eux aussi. Il convient donc de miser sur les aspects humanitaires", a avancé Sergueï Markedonov.

 

Quant à l'éventuelle répercussion de la tenue des Jeux Olympiques d'hiver à Sotchi sur les relations russo-géorgiennes, l'expert a estimé peu probable un changement radical dans l'attitude de la Russie.

 

Le directeur de l'Institut d'analyses stratégiques (Russie), Sergueï Oznobichtchev, a exprimé une opinion similaire. Selon ce dernier, la réussite des JO d'hiver 2014 stimulerait puissamment le règlement des conflits au Caucase du Sud.

 

"L'aspect olympique confère une nouvelle dimension et donne une impulsion sinon à la résolution complète des problèmes de la Transcaucasie, du moins à leur apaisement, et peut aboutir au lancement de négociations", a estimé Sergueï Oznobichtchev, entendant sans doute par là les conflits abkhazo-géorgien et osséto-géorgien.

 

Dans le même temps, l'expert n'a pas exclu que la Russie adoucisse son attitude dans ses relations avec la Géorgie sur les règlements abkhazo-géorgien et osséto-géorgien.

 

D'autre part, a fait remarquer le directeur de l'Institut des évaluations et de l'analyse stratégiques (Russie), Alexandre Konovalov, les JO de Sotchi pourraient être utilisés comme facteur d'impact sur la politique de la Russie en Transcaucasie.

 

"La Géorgie peut évidemment essayer d'utiliser les JO de Sotchi comme levier d'influence sur ses relations avec la Russie. Quoi qu'il en soit, je ne vois pas la possibilité d'exercer un impact quelconque sur la Russie", a indiqué Alexandre Konovalov.

 

Selon l'expert, la Géorgie n'a rien à gagner à assumer la responsabilité de la déstabilisation au Caucase du Sud.

 

"Je ne pense pas que cela ajoute quoi que ce soit à la cote de popularité de la Géorgie dans le monde ou l'aide à régler ses problèmes. Cela pourrait plutôt créer de nouveaux problèmes pour elle", a-t-il poursuivi.

 

Quant à la Russie, elle fera tout pour se présenter au monde sous son meilleur jour, s'est dit persuadé Alexandre Konovalov.

Qui plus est, suppose-t-il, la Géorgie n'a guère la faculté d'y faire obstacle.

 

Pour ce qui des relations russo-géorgiennes, elles se développeront indépendamment du lieu de l'organisation des Jeux Olympiques d'hiver 2014.

 

Dans la nuit du 4 au 5 juillet, le Comité international olympique (CIO) a voté pour la tenue des JO d'hiver 2014 dans la ville russe de Sotchi.

 

05.07.2007  RIA-Novosti

 

 L'heure de l'Europe ou à nouveau celle de son infamie ?

 

Par Lev Dzougaïev, membre du Conseil d'experts de RIA-Novosti

 

Il n'est pas fortuit que le thème de l'Europe, de la nouvelle architecture de l'Union européenne, de son élargissement, de ses relations avec les Etats-Unis et la Russie, fasse partie aujourd'hui des sujets les plus d'actualité de la vie internationale. Ce thème est lié directement à des processus géopolitiques majeurs, dont le développement suscite une préoccupation tout à fait fondée. Il ne s'agit naturellement pas ici du problème de la "viande polonaise", ni de la politique protectionniste américaine ou du refus de la Russie de ratifier une charte énergétique contenant des conditions inacceptables pour elle.

 

Ce qui suscite une inquiétude particulière, c'est l'insistance avec laquelle certaines forces tentent de nouveau d'ouvrir la boîte de Pandore. Et sans douter, pratiquement, qu'elles parviendront à éliminer des conséquences qui en découleront, lourdes de biens des maux.

 

L'Europe a connu quelque chose de semblable il n'y a pas si longtemps : Munich-38, qui a rendu possible, ensuite, le Pacte Ribbentrop-Molotov. Dans cet ordre logique, et pas autrement. A l'époque, en 1938, les Etats européens n'étaient pas parvenus à élaborer autre chose qu'une politique d'"apaisement" d'Hitler, dans leur poursuite intéressée d'un objectif des plus concrets - détourner d'eux les visées agressives de l'Allemagne fasciste -, et on n'aime pas trop rappeler publiquement aujourd'hui que cela s'est fait au prix du démembrement de la Tchécoslovaquie souveraine.

 

Dès 1939, soit deux décennies à peine après la Première Guerre mondiale, la vieille Europe a accouché d'une Seconde Guerre mondiale. On ne sait trop pourquoi, l'historiographie militaire occidentale a l'habitude d'en rendre responsable l'URSS qui, en tentant elle aussi de détourner d'elle la menace d'une guerre avec l'Allemagne, avait conclu avec cette dernière, moins d'un an après Munich, le pacte que l'on sait, dont l'une des conséquences fut le démembrement de la Pologne (laquelle avait été aux premiers rangs pour participer au partage de la Tchécoslovaquie).

 

L'une des leçons qui, malheureusement, n'ont pas toutes été tirées de ces pages amères de l'histoire, est que, lorsque l'on ignore les liens de cause à effet, on provoque de fait de nouveaux foyers de tensions entre les pays et les peuples.

 

Qui est sorti unilatéralement du Traité ABM ? Qui, à ce jour, n'a pas ratifié le Traité sur les Forces conventionnelles en Europe ? Qui, en dépit des promesses, réitérées à maintes reprises, de ne pas faire progresser l'OTAN vers l'Est, poursuit obstinément le mouvement dans cette direction ? Est-ce la Russie ? Non. Alors, quel est le problème ? Le problème est classique : il faut bien un coupable. C'est pourquoi la Russie, qui revient sur la scène internationale, difficilement , au prix d'une énorme tension de ses forces, en faisant prévaloir sa propre opinion, avant tout, sur son propre avenir, est loin de plaire à tout le monde.

 

En voici un exemple. Le Wall Street Journal du 11 juin 2007 écrivait, dans son éditorial : "La position de principe de Bush, qui défend le droit d'un petit peuple européen à l'autodétermination et à la liberté, montre à l'Europe une Amérique sous son meilleur visage� Washington s'oppose ainsi au leader autoritaire du Kremlin et à ses projets néo-impériaux�". Mais quand Poutine défend les droits et les libertés des peuples abkhaze et ossète, la position de Moscou est présentée comme destructrice et néo-impériale.

 

Autre exemple. Le Financial Times britannique du 25 mai 2007 écrivait, dans un article intitulé "L'Europe ne doit pas céder à la Russie sur la question kosovare" : "�L'indépendance est une exigence des Albanais qui ne discute pas". Mais, dans ce cas, pourquoi l'exigence d'indépendance de l'Abkhazie ou de l'Ossétie du Sud serait-elle discutable, alors même qu'elle est "plus vieille" de 7 ans au moins que l'exigence kosovare, toutes choses égales par ailleurs ?

 

Encore un autre exemple. Ce commentaire de la rédaction du Globe and Mail canadien du 13 juin 2007 sur le problème du Kosovo : "Peu importe la passion avec laquelle les Serbes rêveront que tout se passe inversement. Le Kosovo n'est plus une partie de leur pays. Les troupes serbes en sont parties il y a huit ans, chassées à la suite des bombardements de l'OTAN. Depuis, ce territoire est dirigé par l'ONU, et sa sécurité assurée par les forces de paix sous la direction de l'OTAN. Les Albanais kosovars sont pratiquement unanimes dans leur aspiration à ne plus jamais se trouver sous la botte de Belgrade. Il n'est pas important non plus que la Serbie ait entrepris de procéder à des réformes démocratiques ou qu'elle puisse consentir à octroyer à ce territoire une autonomie substantielle en matière d'autogestion locale".

 

Essayons maintenant de remplacer quelques mots de ce texte par d'autres : notamment Serbie par Géorgie, Kosovo et Albanais par Abkhazie (ou Ossétie du Sud) et Abkhazes (ou Ossètes), et OTAN par Russie. Nous obtenons alors : "Peu importe la passion avec laquelle les Géorgiens rêveront que tout se passe inversement. L'Abkhazie (ou l'Ossétie du Sud) n'est plus une partie de leur pays. Les troupes géorgiennes en sont parties il y a près de 15 ans, chassées à la suite de la lutte armée des Abkhazes et des volontaires nord-caucasiens solidaires d'eux. Depuis, la sécurité sur place est assurée par les forces de paix sous l'égide de la Russie, avec la participation d'observateurs de l'ONU et de l'OSCE. Les Abkhazes (ou les Ossètes) sont pratiquement unanimes dans leur aspiration à ne plus jamais se trouver sous la botte de Tbilissi. Il n'est pas important non plus que la Géorgie ait entrepris de procéder à des réformes démocratiques ou qu'elle puisse consentir à octroyer à l'Abkhazie (ou à l'Ossétie du Sud) une autonomie substantielle en matière d'autogestion locale".

 

Vous voyez une différence ? Il n'y en a pas. En quoi réside donc le caractère unique du Kosovo ? En ceci que ce territoire est situé dans les Balkans? Alors que l'Abkhazie et l'Ossétie du Sud se trouvent dans le Caucase ? Mais quelle importance cela peut-il avoir au regard du droit international ? Aucune. Néanmoins, "il ne faut pas établir de parallèle entre le territoire du Kosovo dirigé par l'ONU et des régions agitées telles que l'Ossétie du Sud géorgienne", estiment nos partenaires occidentaux (toujours dans ce même commentaire de The Globe and Mail).

 

Or, ces parallèles sont plus que justifiés. Qui plus est, il convient de rappeler, par exemple, que l'opération de maintien de la paix conduite depuis quinze ans sous l'égide de la Russie en Ossétie du Sud, a non seulement arrêté la guerre entre les Géorgiens et les Ossètes, mais empêché des purges ethniques dans la zone du conflit. L'enclave géorgienne sur le territoire de l'Ossétie du Sud a continué de connaître, globalement, la paix. Les opérations menées par les troupes de maintien de la paix russes avaient permis de restaurer peu à peu la confiance entre les parties au conflit. Mais avec l'arrivée au pouvoir en Géorgie de M. Saakachvili, qui a agi selon les recommandations des "amis de la Géorgie", la situation a de nouveau explosé en 2004. Quant au Kosovo, territoire dirigé par l'ONU, il a connu de fait une purge ethnique, en présence des forces de paix commandées par l'OTAN, mais ce sont les Serbes qui en ont été victimes. Plusieurs centaines de milliers de Serbes ont fui leurs maisons. Des dizaines de monuments de la culture serbe ont été détruits. C'est la raison pour laquelle il n'est pas étonnant que les experts occidentaux qui évaluent objectivement la situation s'interrogent : qu'est-ce qui attend les Serbes qui sont restés, la mort ou la fuite ?

 

Lors du sommet de Heiligendamm, les membres du G8 s'étaient apparemment entendus afin de donner un peu de répit aux Serbes et aux Kosovars pour poursuivre les négociations. Mais quelques jours à peine s'étaient écoulés que le Président américain George Bush déclarait à Tirana qu'il faudra dire tôt ou tard : "C'est assez. Le territoire du Kosovo est indépendant".

 

Des médias occidentaux influents lui ont fait écho : "Ainsi, les gouvernements européens doivent enterrer toutes leurs craintes et, comme l'on dit, marcher coude à coude avec les Etats-Unis. Les Allemands doivent moins parler du risque de confrontation avec la Russie, et davantage de la manière dont on peut mettre fin au cycle permanent de la violence, qui a débuté avec la reconnaissance par Berlin de l'indépendance de la Croatie (Aveu intéressant, n'est-ce pas ? Mieux vaut tard que jamais. Car on avait essayé de nous faire croire que c'étaient les Serbes qui avaient déclenché les violences. On en revient, une nouvelle fois, aux causes et aux conséquences - L.D.). Les Espagnols, les Grecs et les autres doivent oublier tous les précédents. Les gouvernements européens doivent dire à Moscou que, quel que soit son attitude à l'ONU, ils ont l'intention de mener jusqu'au bout le processus d'acquisition par le Kosovo de son statut d'Etat".

 

Ajoutons à cela que les Etats-Unis, à l'évidence, entendent refuser la proposition russe d'utiliser en commun le radar de Gabala, en Azerbaïdjan. Ce qui signifie que des composantes du bouclier antimissile américain et des armes antimissiles seront déployées à proximité immédiate de la frontière russe.

 

Il semble bien que acta est fabula (la pièce est jouée - NdT). On ne le souhaite pourtant pas.

 

On se rappelle qu'en rentrant à Londres de Munich, en 1938, le Premier ministre Chamberlain avait déclaré : "Je vous apporte la paix !". On sait ce qu'il en a été.

 

Laissant exploser ses sentiments, le ministre des Affaires étrangères d'un pays européen avait déclaré, en 1991, alors que commençait la désintégration de la Yougoslavie (aujourd'hui, nous le voyons, même des Occidentaux reconnaissent que les violences qui ont suivi ont été provoquées, en grande partie, par la reconnaissance de l'indépendance de plusieurs républiques yougoslaves), que cela entrerait dans l'histoire comme "l'Heure de l'Europe". Qu'est-ce qui s'en est suivi ? Les massacres ont commencé dans les Balkans.

 

05.07.2007  RIA-Novosti

 

 L'Union européenne peut-elle ignorer la Charte de l'ONU?

 

Par Piotr Romanov, Tout va mal! En effet, le droit international, dont la santé a toujours été très précaire, est de nouveau aujourd'hui à l'article de la mort. On vient cependant de le rappeler à la vie après l'aventure irakienne dans laquelle Washington s'est embourbé, après avoir violé la Charte de l'Organisation des Nations Unies.

 

Cette fois, le droit international est empoisonné par le Kosovo. Il est empoisonné par le Kosovo déjà depuis longtemps, mais tout indique qu'à présent, le pronostic du malade est plus que réservé. Mme Cristina Gallach, porte-parole du Haut représentant de l'Union européenne pour la politique étrangère et de sécurité commune, Javier Solana, a, par exemple, déclaré: "Si la Russie s'obstine à dire "non" à l'indépendance du Kosovo, l'UE se chargera elle-même de trancher cette question avec le soutien du Conseil de sécurité de l'ONU". Mme Gallach a fait cette déclaration sensationnelle dans une interview accordée au journal serbe Vecernje novosti.

 

Du moment qu'en vertu de la Charte de l'ONU, nul ne peut retirer à la Russie son droit de veto, alors que la prise de position de Moscou sur le problème du Kosovo, tout d'ailleurs comme celle de Belgrade, est bien connue, ce genre de déclaration ne peut signifier qu'une seule chose, et plus précisément que l'Union européenne a la ferme intention d'ignorer superbement le veto russe, la Charte de l'ONU et le principe même de l'intangibilité des frontières que la communauté internationale a pris pour axiome depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

 

Si les propos de Mme Gallach traduisent fidèlement les idées de Javier Solana et de l'Union européenne, ainsi que des politiques européens, dans ce cas, cela signifie que la politique européenne est elle-même parfaitement inadéquate.

 

Il serait banal de disserter sur la question de savoir combien de temps l'ONU pourrait encore tenir si tout un chacun se mettait à violer la Charte de l'Organisation quand bon lui semble.

 

L'Union européenne ne s'intéresse naturellement pas du tout à la Serbie. Selon l'Europe, les Serbes sont déjà coupables d'avoir enfanté Milosevic. Par conséquent, ils doivent payer, payer et encore payer. Mais si à l'époque les Allemands avaient subi le même traitement pour avoir élu Hitler, que resterait-il aujourd'hui de l'Allemagne?

 

Il est apparemment tout aussi inutile de rappeler combien de points chauds sur la carte européenne ressemblent à celui du Kosovo, car cet argument laisse de marbre les partisans de l'indépendance kosovare. De toute évidence, ceux-ci sont persuadés que la politique de "deux poids, deux mesures" est la seule bonne politique. Pour eux, le Kosovo, c'est le Kosovo, mais, par exemple, l'Abkhazie, l'Ossétie du Sud ou la Transnistrie, c'est tout à fait différent. Mais en quoi donc les habitants de ces régions sont-ils inférieurs aux Albanais? Le politique européen, en tout cas Mme Gallach, ne se pose pas la question. C'est la géographie qui compte. Le Kosovo est limitrophe de l'Europe de l'Ouest, ce qui signifie que les Albanais sont en droit d'obtenir leur indépendance. L'Abkhazie, l'Ossétie du Sud et la Transnistrie sont proches de la Russie, et elles n'ont pas, par conséquent, ce droit à l'indépendance. Toute la logique se résume à cela.

 

Combien de personnes sont désormais des réfugiés à cause de la politique folle de Milosevic, qui s'est soldée d'abord par le massacre d'Albanais par des Serbes et ensuite par le carnage de Serbes par des Albanais? Selon des estimations approximatives, il s'agit de quelque 200.000 personnes. On peut calculer combien de réfugiés apparaîtraient à présent à cause de la politique tout aussi folle des bureaucrates européens. A l'heure actuelle, la population non albanaise du Kosovo est de 180.000 habitants. Ce sont potentiellement tous soit des victimes, soit des réfugiés. Mais qui va donc garantir la sécurité au Kosovo quand il sera un jour indépendant, alors que d'ores et déjà cette province est devenue une "zone grise" du banditisme et du narcotrafic en Europe, fait que les spécialistes ne connaissent que trop?

 

Mais si l'Union européenne n'a pas réussi jusqu'ici à nettoyer le Kosovo de la drogue, quelle garantie offre-t-elle qu'elle saura protéger dans cette "zone grise" les femmes et les enfants qui n'ont pas eu la chance de naître Albanais ou musulmans? Se peut-il que tous aient déjà oublié la lâcheté des "casques bleus" hollandais? Or, nul d'entre eux n'a encouru la moindre punition, bien qu'ils soient coupables des crimes perpétrés sous leurs yeux.

 

Et qui en Europe a sérieusement réfléchi au problème de l'"identité kosovare", c'est-à-dire au rêve des extrémistes albanais qui ambitionnent de réunir également autour du Kosovo d'autres terres européennes, peuplées, de préférence, d'Albanais? Quoi qu'il en soit, il y va déjà de l'intégrité territoriale de la Macédoine, du Monténégro et même des régions nord de l'Albanie elle-même. Ainsi, le problème ne se limite pas à la seule Serbie, loin s'en faut.

 

Autrement dit, le Kosovo n'est prêt à l'indépendance ni politiquement, ni économiquement, ni psychologiquement ni sur le plan de la sécurité. La Serbie n'y est pas prête, elle non plus. Qui plus est, ni la Russie ni l'Europe n'y sont prêtes. Seuls les bureaucrates européens insouciants, les nationalistes albanais et l'administration des Etats-Unis y sont prêts. Mais on se souvient que cette même administration américaine était tout aussi prête autrefois à la guerre en Irak.

 

On a l'impression que tout le système de rapports dans le monde est en train de s'écrouler sous nos yeux. Tout en respectant le droit international, la Russie n'a cessé jusqu'ici de déclarer respecter l'intégrité territoriale de la Géorgie et de la Moldavie et ce, bien que ses relations avec ces pays soient loin d'être idéales. Et que doit-elle faire désormais? Se mettre à encourager des tendances séparatistes à ses frontières? Se retirer de l'Organisation des Nations Unies?

 

C'est à peu près ainsi que la Société des Nations avait cessé d'exister jadis, alors que le monde se préparait à une nouvelle guerre.

 

Les opinions exprimées dans cet article sont laissées à la stricte responsabilité de l'auteur

 

04.07.2007  RIA Novosti

 

 La Russie prête à aider la Géorgie et l'Abkhazie à reprendre les négociations

 

Moscou, La Russie pourrait contribuer à la reprise des négociations entre Tbilissi et Soukhoumi en vue de régler le conflit entre la Géorgie et l'Abkhazie, a annoncé le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué mercredi.

 

Moscou est disposé à contribuer à ce que "les progrès qui se sont esquissés dans les positions des parties en présence se confirment, dans l'intérêt de la consolidation de la stabilité régionale", précise le communiqué ministériel.

 

Le vice-ministre des AE, Grigori Karassine, a examiné, lors de sa rencontre mardi avec le ministre abkhaz des Affaires étrangères, Sergueï Chamba, le bilan de la rencontre extraordinaire du "groupe des amis" du Secrétaire général de l'ONU à Bonn les 27-28 juin, peut-on lire sur le site web du ministère.

 

La Russie, selon le site, a fait ressortir lors de cette rencontre la portée de l'accord intervenu à Bonn entre Tbilissi et Soukhoumi et visant à débloquer certains mécanismes de négociations dans le cadre du règlement. Il s'agit avant tout des rencontres quadripartites sur les questions de la sécurité, avec les représentants du mandat de la Mission d'observation des Nations unies en Géorgie (MONUG) et de la Force collective de maintien de la paix (FCMP) dans la zone du conflit.

 

MM. Karassine et Chamba se sont félicités de la position unique des membres du groupe (Russie, Etats-Unis, Grande-Bretagne, Allemagne, France et ONU), qui ont exigé de renforcer rapidement la sécurité dans la zone du conflit.

 

Le Groupe des amis du Secrétaire général de l'ONU insiste également sur le respect inconditionnel de l'Accord de Moscou sur le cessez-le-feu de 1994 et des résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU 1716 et 1752, rappelle le document.

 

04.07.2007  RIA Novosti